10 décembre 2024

Lorsque le rabbi tape du poing sur la table….

L’histoire remonte à près de 70 ans en Israël. Il s’agit d’un jeune Bahour Yechiva (élève en Yechiva) qui deviendra plus tard un des piliers de l’éducation orthodoxe en Israël, le rav Tannenbaum.

À l’époque, il se trouvait à côté d’un kibboutz du pays, lorsqu’un des membres du kibboutz lui demanda de venir participer à un minyan à l’occasion de la Brith Mila du fils d’un habitant du village.

Le jeune Tannenbaum accepte et s’enquiert de savoir qui sera le Mohel ?

Voilà qu’apparait un homme vêtu d’un short court, de sandales et d’un bob sur la tête qui se présente comme mohel !

Le jeune bahour lui demande où il avait appris le métier?

Il lui répondit qu’il venait de Pologne et que là-bas il était Mohel affilié à la Hassidout Wizhnits ! Mais depuis qu’il était monté en Erets…. beaucoup d’eau avait coulé sous les ponts et qu’aujourd’hui il se retrouvait dans un kibboutz socialiste de l’Hachomer ! Finalement, le jeune Tannenbaum assista à la Mila.

 Avant de partir, le père du bébé demanda à notre Ba’hour si, à son retour à Jérusalem, il pouvait transmettre le Chalom à son père qui était hospitalisé dans un des hôpitaux de la Ville Sainte. Le bahour s’exécuta et à son retour à Jérusalem, il partit visiter comme prévu le grand-père du bébé tout « frais ».

Il lui transmis le « Chalom » de la part de son fils.

Le grand-père en fut tellement ému qu’il pleura à chaudes larmes.

Le vieil homme dévoila alors au jeune Tannenbaum les raisons de ses pleurs : « Bien avant la guerre, il y a quelques années, j’habitais alors dans la ville de Berlin en Allemagne. Un jour, la nouvelle se répandit que le grand Admour de la ville de Karlin viendrait passer le Chabbath à Berlin. Et le Chabbath de la paracha Kedochim il était convenu de faire un Tisch/« une table » avec ses ‘Hassidim dans la grande synagogue de la capitale. Pour nos lecteurs qui ne le sauraient pas, c’est l’habitude des ‘hassidim d’assister leur Rebbé à la table du Shabbat-soir à la synagogue et de recevoir des brakhoth/bénédictions et des paroles de Tora et aussi de chanter avec lui.

Comme c’était la première fois qu’un grand du monde de la ‘Hassidout arrivait à Berlin, j’avais décidé de voir le « Tisch ».

Je me suis caché derrière le rideau de la Ezrat Nachim à l’étage, pour tout contempler.

L’Admour était entouré de ses ‘hassidim qui chantaient les chants du Chabbat. Puis, il prit la parole pour faire un Dvar Thora.

Il posa la question :  » Pourquoi la paracha commence par « Kedochim/soyez saints » puis elle enchaîne avec la Mitsva de craindre les parents puis celle du Chabbat et enfin se termine par «Je suis Hachem» ? Quel rapport existe-t-il entre tous ces commandements ? « 

Le Rabbi de Karlin dit ainsi : « La Tora vient nous parler de quatre catégories d’hommes.

La première catégorie ce sont les hommes, à qui il suffit de dire soyez « SAINTS » et immédiatement ils se renforcent dans la pratique des Mitsvoth : c’est le cas de mes Hassidim.

La deuxième catégorie d’hommes qui ne sont plus de ce niveau, mais qui gardent en tête et dans leur cœur l’exemple de leurs parents.

C’est à eux que le verset fait allusion en disant : « Craignez vos parents ».

La troisième catégorie est celle des Juifs encore plus éloignés, ceux pour lesquels il ne reste que le Chabbat qui les rattache à la Tora.

Enfin il reste une 4ème catégorie, c’est vous…. les Juifs de Berlin pour qui ne reste ni Kedochim, ni les parents comme exemple, ni le Chabbat !

Il ne vous reste que «Ani Hachem/Je suis votre D.».

Sachez qu’il y a un Créateur qui attend que vous vous comportiez comme des JUIFS, et pas comme des gentils ! »

 À ce moment, l’Admour avait frappé sur la table et avait désigné les  berlinois –dont je faisais partie- qui étaient dans la Ezrat Nachim (la salle de prière des femmes)… Et ce coup frappé sur la table était si puissant qu’il résonne encore dans mon cœur !

 À ce moment-là, j’avais une fille qui avait une relation avec un gentil de la capitale avec qui elle devait se marier !

 Après ce Tisch extraordinaire, j’avais décidé dans la SEMAINE, de vendre mon business, de faire mes valises et de monter en Erets !

Et si tu a vu mon petit fils à cette Brith, c’est le fruit de ce que l’Admour avait frappé sur la table et a dit «Ani Hachem» après de si nombreuses années…  »