
La Paracha de cette semaine nous relate lâaffligeante rĂ©volte que mena Koraâh accompagnĂ© de ses acolytes Datan, Aviram, One Ben PĂ©lĂšt et 250 chefs de lâassemblĂ©e contre MochĂ©. Ils lui dirent : « Toute lâassemblĂ©e des BenĂ© IsraĂ«l est sainte et Hachem est parmi eux, alors pourquoi vous Ă©levez-vous au-dessus de la communautĂ© dâHachem ? » (Bamidbar 16,3)
Le midrach explique Koraâh fut remontĂ© contre son cousin MochĂ© du fait de la nomination de son petit-cousin Elitsafan Ben Ouziel, chef de la branche familiale de Kehat. En effet Elitsafan Ă©tait dans lâordre familial plus Ă©loignĂ© que Koraâh lui-mĂȘme !
Korah dit: « Mon pĂšre et ses frĂšres Ă©taient quatre: Amram, Yitsar, âHĂ©vron et Ouziel. Amram, lâaĂźnĂ©, avait deux fils, Aharon et MochĂ©, qui hĂ©ritĂšrent de la royautĂ© et de la prĂȘtrise. Qui est plus appropriĂ© que moi pour le poste de prince de la tribu de LĂ©vi ? Je suis lâaĂźnĂ© de Yitsar, le deuxiĂšme fils de Kehath, et pourtant MochĂ© choisit Elitsafan, fils dâOuziel, le plus jeune des 4 frĂšres. Je mâoppose Ă lui et je rĂ©voque tout ce quâil a fait.»
Et ainsi, Koraâh se revolta afin de rĂ©futer les dĂ©cisions prises par MochĂ©, une rĂ©volte qui mettra Koraâh et de son assemblĂ©e Ă terre, ou plutĂŽt sous terre, avalĂ©s de maniĂšre miraculeuse.
Mais dans tout cet Ă©pisode notons un Ă©vĂšnement intĂ©ressant, au moment du chĂątiment il manque une personne. En effet, lorsque Koraâh vient trouver MochĂ© tout au dĂ©but, il est Ă©crit quâil est venu avec Datan, Aviram, One Ben PĂ©lĂšt et 250 chefs de lâassemblĂ©e. Or, quand ils sont frappĂ©s par cette mort horrible, la Tora ne mentionne plus One Ben PĂ©lĂšt. OĂč est-il passĂ© ?
Le Midrach ainsi que la Guemara (SanhĂ©drin 109) expliquent que son Ă©pouse le sauva et parvint Ă lâĂ©loigner de Koraâh et de son assemblĂ©e grĂące Ă un argument portant sur son intĂ©rĂȘt : « Que MochĂ© soit le rav ou que ce soit Koraâh, tu ne seras, de toutes façons, quâun disciple ! Le seul intĂ©ressĂ© câest Koraâh, quâil se dĂ©brouille seul. Toi, de toutes les façons, tu resteras au second plan. »
Par la suite, elle lui servit du vin, jusquâĂ lâenivrer. Une fois endormi, elle dĂ©couvrit sa chevelure et se posta a lâentrĂ©e de la tente. Lorsque les hommes de lâassemblĂ©e de Koraâh vinrent pour lui dire de rejoindre la rĂ©volte, ils la virent et ne purent sâapprocher de la tente du fait quâelle nâĂ©tait pas pudique. En effet pour ce qui ne la savent peut-ĂȘtre pas encore, il existe un interdit pour une femme mariĂ©e de dĂ©voiler sa chevelure.
Alors ils se disaient : « Si sa femme nâa pas la tĂȘte couverte, il ne mĂ©rite pas dâĂȘtre avec nous. »
Ce Midrach nous prouve bien que ces 250 hommes nâĂ©taient pas nâimporte qui, ils Ă©taient tous suffisamment Tsadikim au point de ne pas vouloir accepter un homme dont la femme aurait les cheveux dĂ©couverts. Par cet acte, son mari fut sauvĂ© de la descente aux enfers avec le reste des opposants. Et la Guemara dĂ©clare Ă son propos : « La sagesse des femmes Ă©difie la maison» (MichlĂ© 14,1). En effet cette femme vertueuse comprit par sa sagesse la voie appropriĂ©e que son mari devait emprunter. A lâinverse, Mme Koraâh ne chercha pas la voie appropriĂ©e pour son mari, mais elle lâincita Ă devenir ce quâelle-mĂȘme dĂ©sirait pour lui. Comme il est Ă©crit dans le Sefer Haâhassidim (135) « quâun homme est façonnĂ© par sa femme. »
Le cĂ©lĂšbre « Echet âHayil » que lâon fredonne autour de la table du Chabbath commence par « Une femme vertueuse, qui pourra en trouver ? ». Le mĂȘme auteur, Chelomo HamĂ©lekh, dĂ©clare aussi (KohĂ©let 7,28) : « âŠParmi mille individus, jâai trouvĂ© un homme, mais de femme, parmi eux tous, je nâen ai pas trouvĂ©e ». En effet parmi les mille femmes que Chelomo HamĂ©lekh a Ă©pousĂ©es, il nâen a pas trouvĂ© une qui fĂ»t exemplaire comme sa mĂšre BatchĂ©va, droite et emplie de crainte du Ciel.
AprĂšs que les BenĂ© IsraĂ«l aient campĂ© face au mont SinaĂŻ, Hakadoch Baroukh Hou a dâabord envoyĂ© MochĂ© RabĂ©nou auprĂšs des femmes et aprĂšs cela seulement auprĂšs des hommes, comme il est dit (Chemoth 19,3) : « âŠTu diras ainsi Ă la maison de Yaâakov, et tu raconteras aux BenĂ© IsraĂ«l». Rachi explique que la maison de Yaâakov dĂ©signe les femmes. Pourquoi D. a-t-Il envoyĂ© MochĂ© parler dâabord aux femmes ? Parce que sans lâaide dâune femme, un homme ne peut mĂ©riter de porter la couronne de la Tora, explique rav Nissim Yaguen zatsal. Si une femme ne dĂ©sire pas une vie de Tora, mĂȘme si son Ă©poux dit « Tout ce quâa dit Hachem, nous le ferons », cette dĂ©claration nâaura pas de suite ! Comme le dit Chelomo HamĂ©lekh: « La sagesse des femmes Ă©difie la maison ; leur folie la renverse de ses propres mains » (MichlĂ© 14,1).
Si Chelomo HamĂ©lekh conclut MichlĂ© (les Proverbes) par le poĂšme « Echet âHayil », explique le MĂ©âam Loez, câest parce quâau dĂ©but de son Ćuvre il a maintes fois mis en garde contre le danger de la femme dĂ©pravĂ©e. Il conclut maintenant en faisant lâĂ©loge de la femme vertueuse, celle qui est difficile Ă trouverâŠ
Aussi Chelomo HamĂ©lekh vient-il nous expliquer comment la femme peut influencer son mari, et le pousser Ă goĂ»ter ou pas au fruit dĂ©fendu. La Tora, au dĂ©but, raconte lâhistoire de Adam et de âHava pour nous montrer lâinfluence quâune femme peut avoir sur son Ă©poux, une influence qui peut aller jusquâĂ lui faire abandonner lâarbre de la vie et Chelomo HamĂ©lekh dĂ©montre maintenant lâinverse en disant que la femme peut exercer une influence pour le bien. Ce texte vient donc guider lâhomme et la femme sur la voie dâune vie paisible et Ă©ternelle, dans le âolam hazĂ© et le âolam haba.
LâĂ©pouse est appelĂ©e « Akeret Habayit/maĂźtresse de la maison » (Tehilim 113,9) parce quâelle est «âIkar/lâessence /lâessentiel » de la maison, comme il est dit dans le Midrach (BerĂ©chit Raba 17,7), « Tout vient de la femme ».
Le Midrach (BerĂ©chith Raba 17, 12) relate lâhistoire suivante : un âhassid (homme pieux) Ă©tait mariĂ© Ă une âhassida (femme pieuse), nâayant toujours pas eu dâenfant, ils ont dit : « Nous ne sommes dâaucune utilitĂ© pour Hachem. » Ils prirent la dĂ©cision de divorcer. Lui, sâest remariĂ© avec une femme de mauvaises mĆurs qui lâa rendu Ă son tour mĂ©crĂ©ant. Tandis que la femme pieuse a Ă©pousĂ© un mĂ©chant dont elle a fait un juste. Ce Midrach nous montre le rĂŽle dĂ©terminant de la femme !
Le Yalkout Chimâoni (Choftim), rapporte lâexemple Ă©difiant de la prophĂ©tesse Devora. Il est Ă©crit (Choftim 4;4) « Et Devora une prophĂ©tesse, lâĂ©pouse de Lapidot ». Il est intĂ©ressant de voir comment Devora, lâĂ©pouse de Barak est prĂ©sentĂ©e comme lâĂ©pouse de Lapidot, littĂ©ralement « la femme aux torches », ou « lâĂ©pouse de Lapidot ». Le Midrach demande : « Quel est le sens de « lâĂ©pouse de Lapidot » ? Pourquoi cet autre nom ?
Le Yalkout Chimâoni explique que Barak, le mari de Devora, Ă©tait un ignorant en Tora. Devora chercha un moyen de lâĂ©lever spirituellement. Elle lui dit : « Viens, je vais te confectionner des mĂšches, et tu iras au Beth haMikdach, Ă Chilo. » Son intention Ă©tait, quâen allant Ă Chilo, son Ă©poux soit en contact rĂ©gulier avec des hommes de valeur, des Cohanim, des Leviim et autres fidĂšles du lieu saint. Câest ainsi quâil pourrait grandir en sagesse et en saintetĂ©. Il a mĂ©ritĂ© une place parmi les hommes vertueux du peuple juif.
Observons Ă quel point lâimpact dâune femme sur son Ă©poux est incommensurable. MalgrĂ© le rĂŽle prestigieux que Devora a Ă©tĂ© amenĂ©e Ă jouer, la Tora lâappelle « lâĂ©pouse de Lapidot », comme pour dĂ©signer que le fait dâavoir trouvĂ© le moyen dâaccroĂźtre les mĂ©rites et lâenvergure de son Ă©poux, fut lâessentiel de sa grandeur !
Ainsi une Ăchet âHayil, femme vertueuse, aide son Ă©poux Ă ĂȘtre versĂ© dans lâĂ©tude et dans le respect des lois de la Tora. Elle est semblable Ă une reine qui reçoit tous les fruits de son investissement. La femme est une reine si elle fait de son mari un roi, et vice versa. La reine est lĂ pour aider le roi Ă accomplir ses tĂąches, Ă jouer son rĂŽle ; câest pour cela quâelle est reine.
Chabat Chalom
Rav Mordekhai Bismuth
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