19 avril 2024

Wort sur la Paracha…HAYE SARAH

« De ne pas choisir une épouse à mon fils parmi les filles des Cananéens. » (24, 3)

Le nom du peuple Cananéen renvoie à la notion du commerce, comme l’illustrent de nombreuses occurrences de la Torah où ce nom désigne des marchands. L’auteur du Likoutim Vessipourim en déduit la consigne implicite que revêtait l’ordre d’Avraham à Eliezer : ne pas choisir, pour son fils, une épouse parmi les gens considérant les chidoukhim comme des affaires – se focalisant, par exemple, sur l’importance de la dot –, mais plutôt la rechercher parmi ceux ayant bon cœur et des vertus, qualités essentielles pour un chidoukh.

« Les années de la vie de Sarah furent de  cent ans, vingt ans et sept ans. » (23.1)

A cent ans, elle était comme à vingt ans. (Rachi) La vieillesse a des avantages :  le  fait  d’être  posé  et  raisonnable,  le  manque  d’intérêt  pour  les  désirs physiques,   etc. La jeunesse a aussi ses bons  points  :  l’enthousiasme,  la  vigueur,  le  zèle  etc.  La  Torah  nous  raconte  que  Sarah  possédait  ces  deux  caractéristiques  en  même temps : à vingt ans, elle avait déjà les qualités d’une femme de cent ans et, à cent ans, elle avait encore les qualités d’une femme de vingt ans. (Au nom d’un des Grands Maîtres) . . . Avraham vint faire l’éloge funèbre de Sarah. (23.2) D’où est-il venu ? Du mont Moriah. (Midrache) Dans l’éloge funèbre   qu’Avraham  a  fait  à  la  mort  de  son  épouse, il a mentionné la ligature de Yits’hak  au  mont  Moriah.  En  quoi  cet épisode révèle-t-il les qualités de Sarah  ?  C’est  que  si  Sarah  a  éduqué  un  fils  tel  que  lui,  prêt  à  sacrifier  sa  vie avec joie, on peut en déduire ses qualités à elle ! C’est ce que dit le Midrache  :  «  D’où  est-il  venu  ?  »  –  de  quel  point  de  la  vie  de  Sarah  Avraham  est-il  venu  faire  son  éloge  funèbre ? Sur quel épisode s’arrêta-t-il plus  particulièrement  ?  La  réponse  est : « Du mont Moriah » – de l’épisode  qui  s’est  produit  au  mont  Moriah.  Cet  événement  lui  fournit  le  thème de l’éloge funèbre… (Hadrach Véhaiyoun)

« L’homme prit une boucle en or pesant un demi-sicle, et deux bracelets en or pour ses bras pesant dix sicles d’or. » (24.22) 

Le  «  demi  sicle  »  fait  allusion aux demi-sicles donnés par le peuple juif; les « deux bracelets » font allusion aux deux Tables de l’alliance ; « pesant dix sicles d’or » fait allusion  aux  Dix  Commandements  inscrits    sur les Tables. (Rachi) Quand  Eliezer  vit  que  la  jeune fille était si généreuse, il lui parla allusivement des deux autres fondements de  la  Torah, à part la  bienfaisance, sur lesquels repose le monde : la Torah et le service divin. Il évoqua le « demi-sicle  »  grâce  auquel  on  achetait les sacrifices  communautaires –  le  service-et les Tables  sur  lesquelles étaient inscrits les Dix Commandements – la Torah. (Gour Aryé)