10 février 2025

9 Av qui tombe Chabat (Havdala 2)

Quelques principes de la Havdala

1. En temps normal, lorsque le Shabbat s’achĂšve, il n’est permis de reprendre les activitĂ©s des jours profanes qu’aprĂšs avoir fait sortir activement le Shabbat, c.-Ă -d. en disant la Havdala ou le texte de Ata ‘Honantanou dans la Amida de samedi soir.

2. Si l’on veut faire un travail interdit alors que l’on n’a pas dit la Havdala, il est possible de faire sortir Shabbat en disant la phrase ‘Baroukh haMavdil bein Kodesh lé’Hol’. D’ailleurs, une femme qui ne prie pas Arvit et veut remettre la maison sur pied en attendant le retour de son mari de la synagogue devra dire auparavant cette phrase. [ch.299 §10]

3. Quant Ă  manger Ă  la sortie du Shabbat, la Halakha requiert impĂ©rativement de dire d’abord la Havdala sur un verre de vin [ou de jus de raisin]. Il ne suffit pas de dire Ata Honantanou dans la Amida.

4. Si l’on n’a pas pu dire la Havdala Ă  la sortie de Shabbat, on devra la rĂ©citer dĂšs que possible, jusqu’au mardi soir. Dans la mesure du possible, il faut s’efforcer de s’acquitter de cette Mitsva avant le coucher du soleil du lendemain (dimanche). Le Rama [ch.299 §6 et M-B §20] Ă©voque le cas d’une personne qui entame un jeĂ»ne de 24 ou 48h d’affilĂ©e juste aprĂšs le Shabbat : il devra a priori Ă©couter la Havdala prononcĂ©e par une tierce personne aprĂšs Shabbat, plutĂŽt que d’attendre de dire soi-mĂȘme la Havdala aprĂšs son jeĂ»ne.

5. Lorsque l’on ne peut pas dire la Havdala le samedi soir, mais plus tard, est-il permis de manger en attendant ? Le Choul’han Aroukh distingue plusieurs situations, qu’il n’est pas de notre propos d’approfondir. Contentons juste de citer un cas simple et univoque : Ă  partir du moment oĂč l’on a la possibilitĂ© de dire la Havdala, il devient dĂ©fendu de manger jusqu’à l’accomplissement de sa Mitsva. [M-B ch.299 §16]

Donc, Ă  la fin du jeĂ»ne de Tisha bĂ©Av de cette annĂ©e, il sera dĂ©fendu de manger tant que l’on n’a pas dit la Havdala sur un verre de vin !

  

3 Av 5782

1. Lors d’une Havdala classique, nous rĂ©citons entre les Berakhot de haGuefen et de haMavdil
 2 Berakhot particuliĂšres : BorĂ© Atsei Bessamimsur des herbes odorifĂ©rantes, et BorĂ© MĂ©orei haEsh sur une flamme.

L’usage des Bessamim a Ă©tĂ© instaurĂ© parce qu’à la sortie du Shabbat, on ressent en gĂ©nĂ©ral une tristesse profonde ; pour nous remonter, on hume une odeur agrĂ©able, sur laquelle on dit une Berakha.

Quant Ă  l’usage de la bougie, nos MaĂźtres enseignent qu’à la sortie de son 1er Shabbat, lorsque la nuit tomba, Adam ressentit une crainte de se faire mordre par le serpent, Ă  cause de sa faute. Hashem lui donna alors l’intuition de frotter 2 pierres, et Adam alluma le premier feu de l’histoire. En souvenir, nous louons Hashem Ă  la sortie du Shabbat d’avoir crĂ©Ă© le feu. De plus, cette Berakha fait intrinsĂšquement partie de la Havdala, car elle exprime la reprise des activitĂ©s profanes, qui avaient cessĂ© pendant tout Shabbat. 

2. Aussi, celui qui, pour une quelconque raison, n’a pas la possibilitĂ© de dire la Havdala Ă  la sortie du Shabbat, mais peut quand mĂȘme dire ces 2 Berakhot sur les Bessamim et la flamme, accomplira tout de mĂȘme 2 Mitsvot en disant ces 2 Berakhot toutes seules.

3. Plus encore : s’il ne dit pas ces 2 Berakhot Ă  la sortie de Shabbat, et attend jusqu’au lendemain matin pour dire la Havdala sur un verre de vin, il ne pourra plus dire ces Berakhot pendant la Havdala, car elles deviennent obsolĂštes ! En effet, passĂ© le samedi soir, on n’éprouve plus la tristesse du Shabbat qui nous a quittĂ©s –donc, plus besoin des Bessamim–, et le feu n’a pas Ă©tĂ© dĂ©couvert Ă  cette pĂ©riode – donc, plus de BorĂ© MĂ©orei haEsh.

4. Nous sommes Ă  prĂ©sent capables d’aborder les lois de la la Havdala d’aprĂšs Tisha bĂ©Av, qui impliqueront des lois particuliĂšres quant aux Berakhot des Bessamim et la bougie, ainsi que des mises en garde spĂ©ciales quant aux interdits de faire un travail ou de manger avant la Havdala.