6 novembre 2024

ÊTRE EN BONNE SANTÉ, UNE VRAIE MITSVA

Il ne s’agit pas seulement d’un « bon conseil ». En tant que Juif croyant, nous devons respecter le commandement: « Prenez soin de votre santé physique et mentale! » (Devarim 4, 15). Comme il est écrit dans la Tora, notre corps n’est pas notre bien privé ; il nous a été  « donné » en caution par le Créateur afin de le servir, et la Tora écrite et la Tora orale, par l’intermédiaire des Sages de toutes les générations – nous sert de notice d’utilisation et nous apprend également à le garder sainement.

Nous en sommes convaincus sans en saisir toutes les conséquences. Pour illustrer mes propos, je me servirai d’un exemple emprunté au ‘Hafets ‘Haïm.

Voici le témoignage du Rav Pétaïiya ancien élève de la Yéchiva de Radine où vécut le ‘Hafets ‘Haïm. « L’amour du ‘Hafets ‘Haïm pour ceux qui étudiaient la Tora était comme celui d’un père pour son fils. Non content de les rassembler dans un lieu de Tora et de se préoccuper de leur niveau spirituel, il se souciait également de leur situation matérielle avec une grande affection. Je me rappelle que, durant mes études à Radine au début de l’été 5663 (1903), le ‘Hafets ‘Haïm se rendait  régulièrement, chaque lundi et jeudi, à la synagogue dans l’endroit réservé les jours chaumés aux femmes, où nous avions l’habitude d’étudier la pensée juive Moussar avant l’office de Arvit. A ma grande surprise, je l’entendis un jour prononcer ce sermon bien singulier:

“N’étudiez pas trop! On se doit de préserver son corps pour ne pas s’affaiblir ni tomber malade. Par conséquent, il faut se reposer, se changer les idées et respirer de l’air frais, se promener en fin d’après-midi ou se reposer dans la chambre et, si possible, se baigner dans le fleuve pour renforcer son corps! Car c’est le mauvais penchant qui vous pousse à une assiduité excessive et à des efforts exagérés, pour affaiblir votre organisme et vous obliger au bout du compte à cesser complètement d’étudier, pour que le profit soit annulé par les pertes et alors tout votre investissement aura été vain.”

« Et j’en suis un exemple vivant! poursuivit le ‘Hafets ‘Haïm. Dans ma jeunesse, j’ai étudié au-dessus de mes forces et ma vue s’est affaiblie au point que les médecins m’ont ordonné de ne pas consulter un seul livre pendant deux ans! Eh bien, n’était-ce pas le mauvais penchant qui m’avait incité à cette assiduité excessive? Et si un homme se rend malade à cause de cela, il risque d’abréger sa vie qui devrait durer au moins soixante-dix ans et il sera appelé à rendre des comptes pour sa mort prématurée ! » et il continua à nous parler dans ce style, et sur ce ton pendant une vingtaine de minutes ; tout son sermon portait, ce soir-là sur ce sujet.

Lorsque vous comparaîtrez devant le Tribunal céleste, il vous sera peut-être reproché: « un manque d’années de mise des Téfiline, d’observance du Chabat et d’habitation dans la souca etc.».Lorsque vous vous demanderez tout étonné: « Comment est-ce possible ? Quand est-ce arrivé? », il vous sera répondu: « Si vous aviez préservé votre santé, vous auriez vécu plus longtemps et qui sait combien de mitsvot vous auriez pu accomplir pendant ce temps! » Voyez jusqu’où peut aller la réflexion du Tribunal céleste!

Le Rambam (Hilkhot Dé’ot) a indiqué tout un mode de vie pour rester en bonne santé, car il savait que les maladies ne sont pas des phénomènes soudains, mais l’aboutissement de longues années d’une conduite malsaine, notamment en matière d’alimentation. Examinons cette phrase admirable du Rambam (Hilkhot Dé’ot 4, 20): « Je suis garant que celui qui se conforme aux règles de conduite que nous avons prescrites ne tombera jamais malade, si bien qu’il atteindra un âge avancé sans avoir besoin d’un médecin jusqu’à son dernier jour;  que son corps restera entier et fonctionnera bien toute sa vie ». Avec votre permission, je voudrais m’étendre un peu – comme il sied à toute parole des Richonim (les Sages du moyen-âge) – sur cette phrase merveilleuse, et surtout sur les trois mots forts: «JE SUIS GARANT», qui auraient paru incroyables s’ils n’avaient pas été écrits explicitement.

Le plus grand cadeau que nous puissions offrir à nos enfants, c’est de rester « des parents en bonne santé ».

Extrait de l’ouvrage « Une vie saine selon la Halakha » du Rav Yé’hezkel Is’hayek Chlita Contact (00 972.361.87.876