19 avril 2024

Le compte des Bneï Israël après la sortie d’Égypte

Le Midrach relate que lorsque Moché annonça aux Bneï Israël la délivrance, il ajouta qu’au terme de 50 jours, ils recevraient la Torah au mont Sinaï.

Enthousiasmés par cette nouvelle, dès la sortie d’Égypte, les Bneï d’Israël se mirent à compter les jours qui les séparaient du don de la Torah : « Un jour s’est écoulé, deux jours se sont écoulés » et ainsi de suite, en se disant qu’ils se rapprochaient ce jour tant attendu.

C’est à la suite de ce compte qu’Hakadoch Baroukh Hou ordonna les années suivantes de compter les jours qui séparent Pessa’h de Chavouot.

Le Rambam dans son ouvrage « Moré Névoukhim » (3-43) écrit : « Chavouot est le jour du don de la Torah. Pour rehausser ce jour, ils ont compté les jours depuis la première fête (Pessa’h) jusque là. Quelqu’un qui attendrait une personne qu’il aime comptera les jours et même les heures [qui le séparent de son arrivée]. C’est la raison du compte du Ômère, des jours qui séparent la sortie d’Égypte du don de la Torah qui était l’intention et le but de leur sortie. »

Le Midrach Rabba (1 ; 72) nous enseigne que nous avons reçu la Torah à travers trois choses : l’eau, le désert et le feu. Ce que le Midrach nous apprend nous permet de tracer les règles de conduite que nous devons appliquer, d’une part pour acquérir la Torah, d’autre part pour nous pénétrer de sa morale.

Le feu est le symbole de l’enthousiasme sacré et de l’entrain avec lesquels nous devons accueillir les paroles de Torah. Il représente également l’ardeur qui doit nous animer lors de l’accomplissement des Mitsvot. Il évoque aussi le sacrifice de notre vie pour Hachem, comme le fit notre père Avraham qui refusa de prêter foi à la Avoda zara/idolâtrie et se laissa jeter dans la fournaise.

L’eau est un autre moyen d’acquisition de la Torah. Elle représente l’humilité et la modestie, puisque, naturellement, elle coule du haut vers le bas.

Elle symbolise aussi la pondération, le sang-froid, les gestes réfléchis indispensables pour éviter de tomber dans la fosse de la passion et du vice.

Enfin, elle nous rappelle le dévouement collectif de nos ancêtres, témoignant d’une foi inébranlable en la promesse Divine lors de la traversée de la mer Rouge. Ils n’hésitèrent pas à se jeter à l’eau lorsqu’ils entendirent : « Ordonne aux Bnei Israël de se mettre en marche ».

Le désert symbolise le réceptacle que tout homme doit être. Celui qui veut être « Mékabel ète HaTorah »/recevoir la Torah devra être humble et se considérer tel qu’il est, semblable à la poussière de la terre et au sable (tout en restant conscient de sa valeur intrinsèque d’être humain). Il faut savoir dépasser le côté matériel de ce monde pour laisser la place à la spiritualité.

La Torah ne pénètre en nous que si nous lui faisons de la place.

Le désert symbolise également la confiance illimitée en Hachem, puisque le peuple L’a suivi dans le désert, une région aride et dénuée de toute plantation. Chavouot et Kabalat Hatorah supposent un enthousiasme, une humilité et un don de soi illimités !

Rav Mordékhaï BISMUTH