19 avril 2024

Young handsome man wearing sunglasses over isolated background afraid and shocked with surprise expression, fear and excited face.

Vaye’hi: SOYEZ AGRÉABLEMENT SURPRIS

« Yaakov réunit ses fils et leur dit : “Rassemblez-vous, je veux vous révéler ce qui vous arrivera dans la suite des jours. » (Beréchit 49;1)

Rachi sur place nous explique que « Yaakov désirait leur révéler la Fin des Temps, mais la Chékhina s’est retirée de lui à cet instant, et Yaakov parla d’autre chose. »

Pourquoi Hachem l’a-t-Il quitté à cet instant ?

Pourquoi l’a-t-Il empêché de dévoiler la Fin des Temps à ses enfants ?

La réponse est que si les Bnei Israël avaient connu la date de la Délivrance Finale, leur moral aurait été fort abattu. En effet, apprendre qu’elle n’aurait pas lieu avant plus de 3000 ans, cela aurait fatalement été une source de découragement voire de désespoir, et pour ses fils, et pour les générations suivantes, puisque chaque Juif est tenu de prier et de préparer la venue du Machia’h.

Nous devons tous être en état d’attente constante, mais il n’y a plus d’attente possible si l’on connaît la date de son arrivée et qu’elle ne concerne pas notre génération.

Par ailleurs que signifie «  être en état d’attente » ? Et quel est le rôle que nous avons à jouer dans cet évènement de l’avènement du Messie ?

Imaginons-nous un instant à l’aéroport, nos bagages sont enregistrés, et nous nous dirigeons vers la salle d’embarquement. Évidemment entre ces deux étapes, il y a l’incontournable Duty Free !

On tourne, on achète, on se ballade, mais on a tout de même l’oreille attentive aux messages qui se succèdent dans les haut-parleurs :

« Mesdames, Messieurs les passagers du Vol 745 à destination de Tombouctou… sont attendus pour l’embarquement immédiat. » Et puis soudain c’est notre vol qui est annoncé, alors à cet instant on lâche tout, on prend ses valises et vite, on se dirige vers la porte d’embarquement.

La vie d’un Juif doit ressembler à cela : nous devons avoir le sentiment d’être dans cette salle d’attente où l’embarquement est imminent.

Il est donc bien entendu préférable dans une telle situation, d’adapter notre vie à son aspect provisoire, et de toujours se sentir en quelque sorte comme un touriste ou un étranger dans ce monde. On doit être assis sur ses valises, et peu importe le lieu où l’on se trouve, en Israël ou ailleurs. Peu importe l’âge que l’on ait : 20, 30, 40 ans… Peu importe le nombre de belles histoires que l’on ait entendues sur Machia’h et la Délivrance Finale, qui pourraient nous inciter à penser que : «Voilà tant d’années qu’il n’est pas venu, il ne viendra pas d’ici les 20 prochaines années au moins de toutes façons ! » 

Alors on investit dans des maisons, des immeubles, des voitures, et l’on se charge de bagages supplémentaires, de surplus. Et lorsque les haut-parleurs retentiront, nous aurons bien du mal à bouger, à tout quitter… nous n’aurons pas le temps de vendre quoi que ce soit si l’on veut embarquer.

Ainsi va la vie, plus l’homme investit ici-bas, plus il s’alourdit, plus il remet sa Emouna en la venue du Machia’h en question, car il est difficile d’accepter de vivre une vie précaire avec tant d’attaches matérielles.La venue du Machia’h est imminente, nous en approchons à grand pas, tous les signes le prouvent !

Dans le Traité Sanhédrine (97a), nous est enseigné ceci : « Trois choses viennent sans que l’on y pense : le Machia’h, une trouvaille et un scorpion. »  Comme une trouvaille à laquelle on ne s’attend pas, le Machia’h se révèlera soudainement, sans que l’on ait pu prévoir le moment de sa venue.

Dans son commentaire, le Maharcha explique le lien qui existe entre le Machia’h, une trouvaille et un scorpion : « Si le Juif est méritant, la venue du Machia’h le surprendra comme le ferait une bonne trouvaille, elle le réjouira et lui profitera. S’il n’est pas méritant, la venue du Machia’h sera pour lui comme la mauvaise surprise d’une piqûre de scorpion. »Il est aussi impossible de déterminer le moment où l’on ferait une trouvaille, que celui où un scorpion nous piquerait, que de connaître la date de la Délivrance Finale.

Et nous implorons Hachem trois fois par jour dans la Amida, afin qu’Il hâte la venue du Machia’h. Nous prions le cœur brisé, conscients combien nos fautes empêchent ou retardent sa venue.

La trouvaille et le scorpion permettent d’appréhender à quel point la Délivrance surviendra par surprise, à un instant X inconnu dans le temps.

Ce n’est pas le fait de chercher un objet toute la journée ou de marcher dans un lieu fréquenté par des scorpions qui enlèverait la surprise que l’on ressentirait face à l’un au l’autre au moment de la rencontre. Et bien pour la Délivrance il en est de même : on y pense, on prie, on l’attend, on s’y prépare, mais le moment précis de sa venue nous est inconnu, et nous surprendra.

Baroukh Hachem, notre génération vit un grand retour de nombre de Juifs vers Le Créateur du monde et Sa Torah. Nous assistons à l’édification de multiples établissements d’étude de la Torah, de cours, de conférences… Nous devons poursuivre dans cette voie et décupler nos forces et nos efforts afin de mériter d’assister au « Happy End » tant attendu !

Cette progression que nous vivons est comparable à la poussée d’une graine. Elle est d’abord plantée, puis germe sous la terre, pourrit, et finit par pousser en opérant une percée de la terre vers la lumière.

Il en est de même pour nous, surtout à l’époque à laquelle nous vivons, nous sommes profondément troublés par les évènements souvent incompréhensibles qui se déroulent sous nos yeux, depuis la funeste Shoa jusqu’aux attentats et autres attaques haineuses incessants que nous subissons aujourd’hui, et l’on en arrive parfois au désespoir. Mais il faut au contraire se sentir pleins d’espoir ! Le peuple Juif a déjà passé le temps des semailles, et le temps des moissons est tout proche ! Il est sur le point d’éclore, de sortir de terre et de voir la lumière qu’il attend depuis si longtemps.

En ces temps difficiles où tant d’ennemis s’acharnent contre nous, chacun doit rechercher des ressources intérieures, D.ieu nous alimente à chaque instant, elles ne manquent donc pas ! Chacun doit se surpasser dans un élan spirituel que nulle armée, nul gouvernement et nul ennemi ne seront en mesure d’arrêter.

Et afin d’être agréablement surpris par la venue du Machia’h, continuons à prier et à nous renforcer chaque jour dans les voies de la Torah.