Cette semaine notre Paracha traite de la descente de notre saint Patriarche Jacob dans les terres étrangères de Haran (en dehors d’Israël), dans la maison de sa mère afin de se marier. Jacob est le symbole de la droiture et de l’étude de la Thora. Il travaillera d’arrachepied chez son beau-père, Lavan, durant sept années afin de mériter de se marier avec Rachel. Seulement Lavan est un grand roublard et le jour des noces il échangera Rachel pour Léa, son ainée. Il prétextera que dans son pays l’habitude est de marier l’ainée avant la cadette (Or dans notre cas, Jacob avait stipulé d’une manière claire qu’il voulait se marier avec Rachel et personne d’autre… Donc il s’agissait d’une belle entourloupe). Cependant Jacob ne se découragera pas, et continuera à travailler sept autres années afin de contracter les liens éternels du mariage avec notre matriarche Rachel Iménou. Après tout ce grand labeur, il travaillera six années supplémentaires à son compte. Après toute cette longue période, Hachem se révélera à lui et lui dira de quitter le pays afin de retourner en Terre Sainte. Il était temps qu’il s’occupe de la fondation des 12 tribus d’Israël. Jacob préviendra ses épouses qu’ils devaient rentrer en Erets. Rahel et Léa donneront leur plein accord. Elles désiraient ardemment rentrer en Israël et fonder leur famille loin de Lavan et de toute sa clique. Jacob connaissait son beau-père et savait pertinemment qu’il ne les laisserait jamais partir de son bled, car Jacob était le moteur de toute sa réussite matériel (à cette époque Lavan était bien conscient que sa richesse provenait de la droiture de son gendre… Un peu comme de nos jours où une bonne partie de la population juive en terre sainte a voté pour les partis religieux sachant que les Bahouré Yéchivots et Avréhims assurent la bénédiction au pays. Bravo !), donc il choisit de prendre la poudre d’escampette afin de ne pas essuyer un refus catégorique. Jacob emmena sa famille. Rachel, Léa ainsi que les servantes et tous les enfants se dirigèrent vers Israël. Six jours après sa fuite, Lavan prendra ses armes et partira en direction du campement de son gendre afin de le tuer (C’est ce qu’on dit le soir de la Agada de Pessah : « Lavan voulait anéantir Jacob ». Mais la Providence Divine ne laissera pas notre saint Patriarche sans défense. La veille de l’arrivée de Lavan, Hachem se révèlera à lui dans un rêve afin qu’il ne s’oppose pas au départ de son gendre sous peine de mort. Le lendemain, Lavan rencontrera amicalement Jacob. Cependant Lavan cherchera dans le campement des choses précieuses à ses yeux qu’il avait perdus, des idoles. Lavan se doutait que c’était Jacob qui lui avait volé juste avant son départ. Or, en vérité elles avaient été subtilisées par Rachel. Lavan fit une recherche minutieuse dans le campement tandis que Rahel les avait caché sous sa scelle. Lavan ne les retrouvera pas et repartit déçu, vers son pays sans son gendre Tsadiq ni ses idoles.
Le Saint Zohar (Paracha Vayétsé siman 380) explique quelque chose de profond. Il enseigne que du fait que Rachel avait volé les idoles de son père, elle ne méritera pas de voir son jeune fils Binyamin (Benjamin). En effet, les versets témoignent qu’elle mourra une heure après l’accouchement de son deuxième fils alors qu’elle était en chemin près de Beth Lehem.
Le Talmid Haham de Bné Braq, Rav Harrar Chlita s’étonne car finalement Rachel a fait une Mitsva en volant les idoles de son père ! De cette manière Lavan évite de tomber dans la faute du culte idolâtre (qui est interdit même pour les gentils). Donc pourquoi devra-t-elle être punie pour cela ? D’autre part, le Rama (décisionnaire qui rapporte les coutumes ashkénazes) tranche que lorsque les parents sont mécréants il n’existe pas de Mitsva de les respecter (Kavod). Donc pourquoi la punir ? La réponse la plus percutante suit l’avis d’un grand décisionnaire, le Cha’h (à ne pas confondre avec le Rav Cha’h de Bné Braq décédé il y a quelques années) sur le Choul’han Arouh (Yoré Déa 241.4) qui écrit que s’il est vrai qu’il n’y a pas de marques de Kavod à donner à des parents mécréants, il reste qu’il existe un interdit de les vexer ou à D.ieu ne plaise de leur faire du mal. Donc un fils/fille ne pourra pas punir ses parents.
La distinction est intéressante (entre le manque d’honneurs et l’affliction), mais qu’on ne vienne pas à dire que l’auteur de “Autour de la Table du Shabbat” donne l’autorisation à ses lecteurs de plus en plus nombreux (Ken Yrbou) de manquer aux honneurs vis-à-vis de parents qui ne pratiquent pas H’allila (que D.ieu nous en préserve). En effet, premièrement, le Choul’han Arouh (coutume Séfarade) tranche différemment de l’avis du Rama (Ashkénaz), et écrit qu’un enfant doit honorer ses parents dans toutes les conditions. Deuxièmement, de nos jours le concept de mécréant est difficile à discerner. En effet la plupart des gens bien éloignés de la communauté n’ont aucune connaissance de la Thora ni de sa pratique. Ils sont beaucoup plus ignares que mécréant (Tinok ChéNichba). Donc dans ce domaine très sensible et dans des cas extrêmes on devra prendre conseil auprès d’une autorité Rabbinique reconnue avant d’adopter une quelconque attitude.
Cependant, après cette intéressante introduction le Zihron Yossef demande pourquoi au sujet d’Avraham Avinou il n’a pas été dit (d’après les paroles du Saint Zohar) qu’il a été puni pour avoir casser les idoles de son père ? Mes lecteurs le savent, encore tout jeune Avraham a pris le bâton est à casser toutes les statuts de son père Térah (marchand d’idoles). Donc le jeune Abraham a causé une grosse perte dans le chiffre d’affaires familial qui était bien prolifique à pareil époque… Or dans aucun endroit nos Sages ont écrit qu’il avait été puni pour ces faits (d’avoir fait du mal à son père idolâtre) !
La réponse que je vous propose sera qu’au sujet d’Avaham il y avait une dispute idéologique au préalable avec Térah. Qui avait raison ? Le jeune Abraham qui prônait la foi en un D.ieu unique ou Térah vendeur de statuette à Barbès devant la sortie du métro ? Donc lorsqu’Avraham casse les idoles, il vient démontrer la nullité des dogmes paternels. Or, dans le cas de Rachel les choses sont bien différentes. Notre Sainte mère vient pour éviter que son père ne trébuche dans la faute et dérobera les statues. Cependant, il semble, qu’il n’y a jamais eu de discussion idéologique (Lavan ne s’est jamais remis en question). Donc lorsque Rachel vole les statuettes de son père c’est un acte qui n’amènera pas l’amendement de son fielleux père. Dans un cas pareil le Saint Zohar enseigne qu’elle sera punie (pour être plus exhaustif voir le commentaire de Rachi qui donne une autre explication sur la mort prématurée de notre Sainte Matriarche et le Hagaot Yad Chaoul sur Yoré Déa 241.4).
La chose mérite encore approfondissement mais d’après notre développement un fils/fille qui fait Téchouva alors que les parents restent accrocs de leur Smartphone (sans filtre) et qui passent leur temps à voir des films, à ne pas regarder, ou à faire toutes sortes de glissades dans des réseaux sociaux qui font froids dans le dos les uns plus que les autres… En un mot du tout à l’égout… Malgré tout notre jeune Baal Téchouva ne pourra pas prendre le Smartphone de des parents et le jeter dans la poubelle de l’immeuble… Car s’il est vrai que notre valeureux Baal Téchouva tient à ce que ses parents héritent du monde futur et donc cessent de faire toutes sortes de glissades… Il n’empêche que le fils n’a aucun droit de provoquer la peine ou l’affliction à ses parents qui ne retrouvent plus à la sortie du Shabbat leur Smartphone dernier cri…
La solution que je vous propose est que notre vaillant Baal Téchouva prie sincèrement qu’Hachem ouvre les yeux de ses parents et surtout que notre Tsadiq se renforce par lui-même dans la pratique des Mitsvots et de l’étude de la Thora. Et si les choses ne s’arrangent toujours pas, il faut savoir qu’il existe toujours la possibilité de venir en Terre Sainte dans des Yéchivots francophones (j’en connais quelques-unes et je serai heureux d’aider ces jeunes dans leur recherche d’une solution adéquate) qui ouvrent grandes leurs portes pour accueillir ce public à la recherche d’un havre de paix et d’élévation spirituelle. Ein Yéhouch Baolam Clall/Il n’y pas de désespoir dans ce monde…
Rav David Gold
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