21 juin 2025

Le Comportement du 9 AV (suite)

1. La priĂšre du matin. L’usage est de ne mettre le Talit et les TĂ©filin qu’à partir de l’aprĂšs-midi de Tisha bĂ©Av [ch.555 §1]. On portera tout de mĂȘme le Talit Katan, mais ne prononcera pas de Berakha dessus.

  Toutefois, l’usage sĂ©farade YĂ©roushalmi –adoptĂ© par la plupart des sĂ©farades d’IsraĂ«l– est plutĂŽt de les mettre depuis la priĂšre du matin, se fondant sur la Kabbale. Il n’y a pas de lieu de polĂ©miquer sur ce sujet ; chacun est libre de garder son usage d’origine, ou d’adopter l’usage de sa communautĂ©.

2. Rappelons que selon le Ari za’l, on ne dira pas dans les Birkot haShahar la Berakha de ShĂ©Assa li kol Tsorki.

3. L’aprĂšs-midi du jeĂ»ne. DĂšs ‘Hatsot [midi solaire], plusieurs lois du deuil s’allĂšgent. Il devient permis de s’asseoir sur une chaise et de cuisiner. Ceux qui n’ont pas mis les Tefilin le matin pourront les porter. [Il n’est pas nĂ©cessaire d’attendre Min’ha pour les mettre. Il sera d’ailleurs prĂ©fĂ©rable de ne pas retarder cette Mitsva.] Il demeure nĂ©anmoins interdit de se promener ou de plaisanter jusqu’au soir. Il est mĂȘme dĂ©fendu d’étudier des sujets de Torah qui rĂ©jouissent.

4. Les dispensĂ©s de jeĂ»ne. Le jeĂ»ne de Tisha bĂ©Av Ă©tant presqu’aussi important que Kippour, une femme enceinte ou qui allaite doit en gĂ©nĂ©ral jeĂ»ner. Mais cette annĂ©e –oĂč le jeĂ»ne est dĂ©placĂ© au 10–, elles sont dispensĂ©es selon la loi stricte. L’usage est toutefois de jeĂ»ner dans la mesure du supportable. [Elles devront auparavant se concerter avec un Rav et un mĂ©decin qui a la crainte du ciel, pour s’assurer que le jeĂ»ne ne leur nuira pas]. Idem pour les personnes ĂągĂ©es. Une accouchĂ©e dans ses 30 jours ou un malade faible sont exemptĂ©s de jeĂ»ner. 

5. Lorsqu’on est exemptĂ©, on se contentera de ne manger que le minimum pour se maintenir, sans consommer d’aliments raffinĂ©s. De mĂȘme, on s’efforcera de jeĂ»ner au moins quelques heures. Avant de manger, il faudra dire la Havdala, comme nous le prĂ©ciserons.

9 Av 5782

Brit Mila. Selon la loi stricte, puisque le jeĂ»ne est dĂ©placĂ© au 10, l’usage est que le pĂšre, le Mohel et le Sandak interrompent le jeĂ»ne depuis l’aprĂšs-midi. [ch.559 §9]        

ConcrĂštement, dĂšs ‘Hatsot – la mi-journĂ©e, ces 3 personnes se laveront et mettront leurs beaux habits et chaussures de cuir, mais ne pourront pas encore manger. Ils prieront alors Min’ha, feront la Brit Mila, diront le Kidoush du Brit, mais ne boiront toujours pas de ce vin, puisqu’ils n’ont pas dit la Havdala ; ils donneront ce verre Ă  boire Ă  la mĂšre, Ă  un malade ou Ă  un enfant – qui ont dĂ©jĂ  dit la Havdala pour manger.

Ils verseront alors un 2e verre de vin et diront la Havdala –sans dire les Berakhot sur les Bessamim et sur la bougie, puisque ces Berakhot ne concernent qu’une Havdala rĂ©citĂ©e le samedi soir–, et pourront ensuite manger et boire. Ils s’abstiendront tout de mĂȘme de manger un grand repas, et ne feront la SĂ©oudat Mitsva qu’aprĂšs le jeĂ»ne. De mĂȘme, l’interdit d’étudier la Torah leur incombe encore.

Lorsqu’ils diront la Havdala, les convives pourront Ă©couter cette Havdala et s’en acquitter [sans goĂ»ter le vin !]. Il sera d’ailleurs souhaitable de s’en acquitter ainsi, plutĂŽt que d’attendre le soir.

L’aprĂšs Tisha bĂ©Av

1. La Havdala. AprĂšs le jeĂ»ne, il faut impĂ©rativement dire la Havdala avant de manger ou boire quoi que ce soit. On prendra un verre de vin ou de jus de raisin, sur lequel on dira la Berakha de haGuefen puis la Berakha de Hamavdil uniquement. Certains rapportent qu’il n’est pas nĂ©cessaire de dire les versets d’usage avant la Havdala.

2. Les ashkĂ©nazes prĂ©fĂšreront utiliser une autre boisson alcoolisĂ©e ou du jus de raisin, plutĂŽt que du vin [comme nous l’expliquerons demain].

3. Celui qui a omis de dire la Havdala pourra se rattraper jusqu’au mardi aprĂšs-midi. DĂšs qu’il rĂ©alisera son oubli, il devra immĂ©diatement se procurer du vin et la dire, comme prĂ©cĂ©demment.