27 avril 2024

Paracha Réé – Prier pour une bonne santé

« C’est l’Eternel votre D. qu’il faut suivre » (Devarim13-5)

Rabbi Bonim de Pchis’ha zatsal était aveugle. Sa vue déclina lentement mais sûrement. Alors qu’il n’était encore qu’un jeune avrekh plein d’avenir, il travaillait comme commerçant dans la ville de Dantzig afin de subvenir à ses besoins. Il prit conseil auprès des médecins qui étaient pessimistes à son sujet. Il pria et supporta sa souffrance en silence. Un jour, un Juif vint prendre conseil auprès de lui après avoir entendu parler de lui. Il raconta qu’il souffrait de douleurs oculaires intenses. Son ophtalmologue était très pessimiste. Il se rendit dans la grande ville mais fut également déçu des pronostics des médecins. Il se rendit à la capitale en vain. Il arriva à Dantzig afin de chercher une solution à sa maladie. Pendant ses recherches, il apprit qu’un commerçant souffrait de douleurs oculaires. Vu qu’ils connaissaient tous les médecins spécialisés dans ce domaine, Rabbi Bonim fut heureux de pouvoir aider et partager son expérience, il envoya cet homme chez les meilleurs médecins. Peu de temps après, le Juif revint chez lui. Il raconta qu’il était allé chez tous les médecins qu’il lui avait conseillés mais fut déçu. Son état empirait. Il a entendu que dans une des ruelles des quartiers pauvres résidait un sorcier gitan qui faisait des incantations et de la sorcellerie. Puisque les médecins ne réussissaient pas à trouver une solution, il pensait se tourner vers ce sorcier. Comme il savait que Rabbi Bonim souffrait aussi de douleurs oculaires et que les médecins n’avaient pas réussi à trouver un remède pour lui, et comme il se sentait reconnaissant envers pour ses conseils, il lui proposa de l’accompagner chez ce sorcier gitan…

Rabbi Bonim lui répondit : la Torah nous ordonne de nous soucier de notre santé. Ce souci nous oblige à nous rendre chez les meilleurs médecins. Si vous étiez venu me dire que les médecins de Dantzig n’ont pas trouvé de remède à vos douleurs, je vous aurais envoyer consulter des médecins plus spécialisés de Königsberg ou Berlin, dans le cadre de notre obligation de nous efforcer à trouver une solution à nos maux, joint à l’obligation de prier pour une bonne santé, afin que D. nous accorde son aide et nous sauve.

Mais si vous ne croyez plus dans le pouvoir de la médecine pour vous soigner et que vous voulez vous tourner vers des moyens spirituels, pourquoi essayez-vous de m’emmener avec vous chez un sorcier ? Je vous propose que nous nous rendions ensemble chez le Maguid de Koznitch ! Pourquoi se tourner vers des forces maléfiques s’il est possible d’utiliser des forces de sainteté ?!

Dans notre paracha est écrit un avertissement : ne pas aller chez les prophètes idolâtres, qui ne valent rien, « il faut se tourner vers D. et aller avec lui », il faut suivre les vrais prophètes, selon le commentaire du Ramban, « et seulement à lui nous poserons nos questions ! »

Il nous faut clarifier le fait que ceux qui utilisent les forces cachées, peuvent parfois apporter des informations inconnues et des secrets, et prévoir le futur avec précision. Mais ceci n’a aucune signification. Ceci ne prouve rien sur la vertu d’une personne ni sur son niveau spirituel. C’est peut-être un talent parmi tant d’autres, comme le talent de chanter ou de dessiner. Seule la prophétie Divine est véritable et si la prophétie ne se réalise pas, le faux prophète est condamné à mourir.

Que la personne n’en vienne pas à se dire : Qu’est-ce que cela peut bien faire si ma solution provient des forces maléfiques, d’un simple talent ou des forces de sainteté ? Tous les moyens sont bons, et le plus important est de trouver le remède à mon problème. Ceci est une erreur fatale ! La personne doit se souvenir que tout vient de D. et que nous avons besoin de Son aide pour avancer dans notre vie. Seul celui qui prend conseil auprès des sages mérite la délivrance et la réussite ! (Extrait de l’ouvrage Mayane Hachavoua)

Rav Moché Bénichou